Avenir de Bauer : à quoi jouent-ils ?

Le Collectif Red Star Bauer a été invité à la réunion organisée en Mairie, à l’initiative du Maire, William DELANNOY, afin de faire le point sur le dossier du stade Bauer.

La réunion de novembre 2015, au Ministère, à laquelle nous n’avions pas été invités, avait semble t-il acté une rénovation, sur la base du scénario 2 dit « amélioré », de l’étude élaborée par le cabinet ISC Sport, à 5,5 millions d’euros TTC.

En introduction, William DELANNOY a dit vouloir prendre le dossier sérieusement en main et affirme le souhait de voir revenir le Red Star. Il pose la question suivante : « comment avancer avec cette nouvelle donne » ?

PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE

Plusieurs personnes dont M. VILLEBRUN (Direction des sports du Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports) se sont étonnées de ne pas avoir eu accès à cette étude avant afin de préparer la réunion. M. DELANNOY répond qu’il souhaitait que tout le monde ait l’étude en même temps, avec les mêmes explications entendues par tous. Et ce, afin d’être le plus transparent possible.

Vous trouverez à ce lien la synthèse du rapport de diagnostic visuel réalisé par BatiPlus, daté du 5 février 2016 (à ce lien et à ce lien). Des travaux extrêmement complexes seraient nécessaires. Mais aucun chiffrage n’a été effectué. Lorsque la question du surcoût est posée par un membre du Collectif, l’ingénieur comme les élus municipaux n’ont pas de données précises.

Le Collectif Red Star Bauer a exprimé de manière forte le souhait d’avoir l’étude détaillée. Le Maire s’est engagé à la transmettre à tous les participants.

LA POSITION DU MAIRE DE SAINT-OUEN

Le Maire de Saint-Ouen avait introduit la réunion le matin même avec un article d’une page dans Le Parisien. En réunion, il a précisé sa position, qui n’est pas tout à fait celle retranscrite, le matin même, dans Le Parisien. Il n’a ainsi pas fermé la porte à une rénovation de l’existant. Il ne veut pas endosser la responsabilité d’un accident qui surviendrait en raison de la vétusté des matériaux, dans l’hypothèse d’une rénovation rapide et a minima.

Autrement dit, le Maire de Saint-Ouen a exclu la participation de la Ville uniquement dans le cadre du scenario 2, qui ne lui paraît pas être satisfaisant sur le plan de la sécurité. Et laisse la responsabilité à qui le veut, d’assumer un tel projet.

En revanche, il n’a pas exclu d’être porteur d’un projet mieux sécurisé, proche du scenario 3, quitte à faire voter une participation de la Ville pouvant aller au-delà de la somme d’1 million initialement prévue.

Dans tous les cas, il propose de donner « 5 hectares de foncier pour 99 ans si quelqu’un trouve un architecte et des partenaires financier capables de faire un stade dans ce périmètre et répondant aux normes des ligues ».

LA POSITION DES ELUS DE L’OPPOSITION

M. Gérard ROBERT et M KRIMAT (élus de l’opposition proches de Jacqueline ROUILLON) ont demandé où en était le projet des Docks et si un autre projet était envisagé en cas de destruction de Bauer. Ils ont aussi évoqué des rumeurs selon lesquelles une plateforme de livraison pour les puciers serait envisagée.

William DELANNOY a répondu qu’il n’écoutait pas les rumeurs tout en agitant les documents du projet de Stade des Docks que, notamment, l’ancienne majorité de Mme ROUILLON avait travaillé avec le président du Red Star et la société BOUYGUES.

LA POSITION DU CLUB

Patrice HADDAD étant absent, Pauline GAMERRE, directrice générale explique, une nouvelle fois la position du club : « rénover Bauer sur fond public, oui. Mais aucun projet 100% privé n’existe en France si ce n’est à Lyon. Les contraintes économiques du foot ne nous permettent pas d’obtenir des appuis privés sans programme immobilier ».

Mme GAMERRE a questionné le Maire sur l’avenir immédiat des équipes de jeunes qui utilisent Bauer tout en rappelant le rôle social joué par le club. Il a répondu laconiquement qu’il n’y avait pas que le Red Star qui faisait du social dans cette ville. Que beaucoup de clubs méritaient d’être accompagnés….

En fin de réunion, Pauline GAMERRE note avec déception l’absence de soutien de la municipalité dans sa recherche de stade en Ile-de-France afin que le club revienne au plus près de Saint-Ouen et ne reste pas exilé une saison de plus à Beauvais.

LA POSITION DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL

Mathieu HANOTIN, conseiller départemental délégué au sport, dit avoir hésité à venir. Après avoir critiqué la méthode (réunion en présence de journalistes, étude non communiquée en amont), il précise que son objectif est de faire le minimum d’aménagements pour faire revenir au plus vite le club.

A cela, monsieur DELANNOY répond que « faire un truc a minima c’est non. C’est prendre le risque de travailler sur des matériaux qui peuvent causer des accidents ». Il ne souhaite donc pas assumer ce risque et lui propose de transférer le stade au département afin que ce soit celui-ci qui endosse les responsabilités. Et qu’il maintenait même sa proposition de financement d’un million d’euros (voté au budget 2016 dans le cadre du scénario 2).

Monsieur HANOTIN a pris acte de l’étude mais ne peut l’analyser en l’état et compte faire travailler dessus ses conseillers techniques du conseil départemental.

Parfois excédé, il estime que c’est à la ville de dire quel projet elle souhaite et c’est en fonction de ce souhait que les collectivités se positionneront.

LA POSITION DE PLAINE COMMUNE

Absent de la réunion.

LA POSITION DU CONSEIL RÉGIONAL

Absent de la réunion.

LES INTERVENANTS ÉTATIQUES

Le représentant du cabinet du ministre a redemandé si a été chiffré l’impact du coût de cette étude sur le scénario 2. Mais sans réponses précises…les différents élus municipaux donnant chacun un montant différent situé entre 10 et 20 millions d’euros. Monsieur VILLEBRUN, membre de la direction du ministère, réaffirme le souhait de l’Etat d’accompagner mais souhaite savoir quel projet, quel calendrier et quelle méthode monsieur le Maire compte mettre en place ?

Mme ISNARD, sous préfète de Saint-Denis, rappelle bien le lien indéfectible entre le Red Star et son stade. Elle suggère de créer une convention multi-partie et de tenir compte de la perspective des JO 2024 en valorisant le fait que Bauer est situé à deux pas du peut-être futur village olympique.

Enfin, le représentant du cabinet du ministre a suggéré un « phasage dit illogique ». Il s’agit de s’intéresser d’abord à la rénovation de la tribune sans toit (celle où sont les visiteurs) afin de démolir et reconstruire rapidement une tribune. En effet, le cabinet d’étude s’intéresse essentiellement à la tribune ouverte actuellement (la latérale avec le toit) car c’est celle qui permet de répondre au plus grand nombre de critères réclamés par la Ligue (ensoleillement, etc). Sachant que la structure du toit est particulièrement problématique, le représentant du ministère propose de gagner du temps ainsi.

Était également présent à cette réunion, Gilles SAILLANT, qui n’a pas pris la parole.

NOS COMMENTAIRES

Tout d’abord, nous nous étonnons du décalage entre l’étude du cabinet ISC et cette nouvelle étude, vu que le cabinet ISC (spécialiste en équipements sportifs) avait réalisé un diagnostic de l’existant en relevant l’usure du béton, la charpente métallique oxydée, la toiture comprenant de l’amiante, mais considérait que cela était rénovable dans le cadre d’un budget total de 5,5 M TTC. Donc, que valait cette étude ISC ?

Au milieu d’un climat électrique entre M. HANOTIN (qui a mimé un départ de la réunion avant de se rasseoir) et M. DELANNOY, le club représenté par Pauline GAMERRE semblait assommé. Ce climat de défiance et cette mésentente ont des conséquences terribles pour Bauer.

M. DELANNOY attend les positionnements des partenaires sans fixer de cap ni de délais. Seules les contraintes financières de la ville semblent le soucier. C’est lui qui avait commandé l’étude ISC dont l’un des scenarios est aujourd’hui contredit par une nouvelle étude, en termes de sécurité et de coût. Si nous comprenons ses interrogations légitimes en termes de sécurité, il nous paraît impensable que la Ville se désengage totalement du projet, ce qui ne pourrait apparaître que comme un coup de poker de M. DELANNOY. Nous demandons donc des précisions rapides sur ses intentions dans ce dossier.

M. HANOTIN, quant à lui, ne veut pas de rénovation de Bauer mais seulement du rafistolage pour faire revenir le club au plus vite. Et après ? Que veut-il ?
Nous savons que certains élus du département peuvent-être tentés de vouloir faire du Red Star le club résident du Stade de France.

M. HANOTIN s’inscrit-il dans cette vision ou souhaite-t-il voir le Red Star s’installer durablement à Bauer dans le cadre d’une rénovation ambitieuse ?

Plus concrètement, nous ne savons toujours pas combien le département serait prêt à investir dans une rénovation de Bauer. Des chiffres nous ont été indiqués oralement, mais nous souhaitons une position écrite.

La direction du RED STAR FC semble avoir un genou à terre. Le club ne s’est pas plus positionné qu’avant sur le long terme à Bauer, ce qui de notre point de vue reste un frein à l’avancement du dossier. Face à la proposition de bail emphytéotique de 99 ans, le club n’a pas répondu.

Le Club déclare aujourd’hui qu’un financement 100 % privé à 20 millions d’euros est impossible, mais il y a encore peu de temps, il disait qu’une rénovation de Bauer à fonds publics n’était pas possible et que donc seul était envisageable un stade aux Docks à fonds privés à 200 millions d’euros. Quelle est la logique dans tout cela ?

Finalement, seuls les représentants de l’Etat ont été forces de propositions. Les représentants du ministre et madame la sous-préfète sont peut-être les plus à même de débloquer la situation (en pilotant le dossier) et obtenir des engagements clairs et forts des différents acteurs.

Compte tenu de l’enjeu (destruction d’un stade historique) et des contradictions avec la précédente étude, une contre étude sous l’égide du ministère des sports ne pourrait-elle pas être envisagée ?

Pour conclure, nous nous inquiétons de l’absence d’avancées concrètes dans ce dossier qui nous contraint à nous mobiliser plus que jamais.

Nous sommes également surpris de l’agitation sur les réseaux sociaux provenant de personnes de divers horizons qui étaient restées parfaitement muettes lorsque la destruction du stade Bauer était présentée comme une évidence par Mme Rouillon et M Haddad.

Pour notre part, et en cohérence avec nos actions menées depuis fin 2011, le Collectif Red Star Bauer va réunir dès ce week end ses adhérents afin d’envisager les actions à mener.

4 réflexions au sujet de « Avenir de Bauer : à quoi jouent-ils ? »

  1. Ping : Pour une étude complémentaire par le Ministère, sur la rénovation du Stade Bauer | Collectif Red Star Bauer

  2. « aucun stade 100% privé n’est possible en France »: rappelez aux dirigeants du club et décisionnaires tous les exemples existants en Top14 et ProD2 (LOU, La Rochelle, Castres, RC92…)

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