Pourquoi Patrice HADDAD doit quitter le Red Star : PARTIE 4

A l’aube d’une nouvelle saison, la première sous l’ère 777, il nous paraît indispensable, dès à présent, de rappeler et d’expliquer la position du Collectif Red Star Bauer et des Red Star Fans, regroupés sous l’entité Tribune Rino Della Negra, à savoir que :

PATRICE HADDAD DOIT QUITTER LE RED STAR

Pour rappel, les trois articles déjà publiés ces derniers jours : PARTIE 1 – Une vision contre le sens de l’Histoire concernant le Stade Bauer , PARTIE 2 – une communication et un merchandising outranciers et PARTIE 3 – un projet sportif relégué au second plan.

Aujourd’hui, la suite de nos arguments.

PARTIE 4 – une vente inacceptable du Red Star, à la sauvette

Au regard du bilan de Patrice HADDAD en quatorze ans de propriété et de présidence du Red Star, une vente du Club était nécessaire, surtout au regard de l’échec récurrent d’une montée en Ligue 2, trois années consécutives.

Outre sa gestion sportive et extra-sportive critiquable, le Club atteignait clairement un plafond de verre, en restant majoritairement la propriété de Patrice HADDAD.

Ce dernier a, d’ailleurs, régulièrement indiqué qu’une ouverture du capital serait nécessaire, puis a laissé sous-entendre qu’une vente pourrait intervenir, ce qui nous avait alerté et conduit à publier un article, en mars 2021, intitulé Que compte faire Monsieur HADDAD du Red Star ?

Sans véritable réponse à cette interrogation, le Maire de Saint-Ouen a, quelques mois plus tard, à son tour, évoqué ses interrogations quant à une éventuelle vente du Red Star, en déclarant « avoir son mot à dire sur le choix d’un potentiel repreneur », « mais quand Patrice HADDAD me déclare « c’est un projet privé, vous n’avez rien à dire », je lui réponds que le Red Star est une association que nous hébergeons et nous subventionnons depuis plus d’un siècle ». En réponse aux inquiétudes légitimes du Maire, Patrice HADDAD avait « simplement nié toute volonté de vendre » (le Parisien, 24 septembre 2021).

Or, le 6 avril 2022, un article de l’Equipe, puis un communiqué du Club nous informaient que Patrice HADDAD entrait en négociations exclusives avec 777 PARTNERS pour lui vendre 100 % des parts.

C’est donc l’ensemble des supporters qui a été mis devant le fait accompli, tout comme les élus du territoire.

On apprendra plus tard que cette entrée en négociations exclusives faisait suite à des pourparlers plus anciens, aussi bien avec 777 PARTNERS, qu’avec d’autres acquéreurs potentiels. Ces pourparlers ont donc suivi de près, voire étaient peut-être déjà en cours, lorsque Patrice HADDAD niait, sans état d’âme, dans les colonnes du Parisien, « toute volonté de vendre ».

On voit, ainsi, tout le double jeu de Patrice HADDAD, qui nie publiquement « toute volonté de vendre », pour mieux tromper son monde et mener des pourparlers sans aucune forme de consultation ou même d’information, vis-à-vis de ceux qu’il se plait à qualifier de partenaires : les supporters ou les collectivités publiques.

Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, Patrice HADDAD n’hésite pourtant pas, quand cela lui est utile, à exploiter au maximum la ferveur des supporters les plus actifs (notamment dans le marketing du club) et à réclamer le soutien financier des collectivités et de leurs contribuables (subventions aux sections amateurs, équipements sportifs).

Autrement dit, pour Patrice HADDAD, le Red Star est une grande famille dans laquelle le soutien de chacun est le bienvenu quand il en a besoin, mais devient immédiatement son actif, son patrimoine exclusif, lorsqu’il s’agit de le vendre au plus offrant.

Nous avons, lors de cette opération d’achat en fin de saison dernière, longuement et régulièrement, expliqué de manière très argumentée les raisons de notre opposition au profil d’acheteur que constitue 777 PARTNERS (propriétaire multi-clubs, sans lien avec le territoire, modèle court-termiste présentant des risques de conflit d’intérêts, aussi bien au sein du groupe que vis-à-vis de groupes amis).

En revanche, nous avons insuffisamment insisté sur la responsabilité de Patrice HADDAD dans cette vente, alors que c’est lui, et lui seul, qui a délibérément fait le choix de vendre à 777 PARTNERS, et cela, à la sauvette, comme on vendrait une fausse Rolex sous le périphérique, porte de Clignancourt.

Pour que les choses soient claires, il n’y a aucune remise en cause de notre part sur le fait que Patrice HADDAD était libre de vendre ses parts sociales et qu’il devait avoir le dernier mot à ce sujet. En revanche, cette vente aurait pu associer à la réflexion les supporters et les élus, afin que la décision finale soit prise, en tenant compte, à la fois, de la plus-value espérée par Patrice HADDAD, mais aussi des attentes des forces vives soutenant le Club.

Outre le choix inacceptable d’un tel acquéreur et la méthode, nous le répétons, à la sauvette, il faut également relever le cynisme de Patrice HADDAD, dans sa communication lors de la vente.

En effet, dans le communiqué du 6 avril 2022, et plusieurs fois par la suite, Patrice HADDAD n’a eu de cesse de présenter cette vente comme une manière de protéger la « singularité » du Red Star, alors même que celui-ci appartient désormais à un propriétaire multi-clubs, pour lequel il ne constitue pas une singularité, mais un actif sportif parmi d’autres. D’ailleurs, une supervision sportive commune aux différents clubs appartenant à 777 a été mise en place à Miami, ce qui est tout sauf un gage de protection de notre singularité.

Toujours sur le plan de la communication, Patrice HADDAD répète à l’envie qu’il nous a proposé de le rencontrer, ainsi que les nouveaux propriétaires, et que nous l’avons refusé. Cela est tout à fait exact et nous l’assumons, puisque la proposition de Patrice HADDAD était une rencontre non publique et, surtout, une fois mis devant le fait accompli de son choix d’entrer en négociation exclusive. Une telle rencontre était inacceptable et n’avait pour objet que de faire croire à une démarche concertée, dans une vente qui a, de bout en bout, été faite en catimini.

A l’inverse, Patrice HADDAD a refusé de participer à un débat, pourtant prévu avec les auditeurs, lors de son passage à l’émission « l’After foot » sur la radio RMC. En effet, plusieurs membres de notre association attendaient au standard de l’émission de pouvoir argumenter avec Patrice HADDAD, jusqu’à ce que cela soit annulé à sa demande.

Ce n’est finalement qu’à l’occasion d’un conseil municipal extraordinaire du 8 juin 2022, que notre association a, enfin, pu exprimer publiquement, en présence de Patrice HADDAD, toutes nos critiques sur cette vente. Peu enclin au débat public, Patrice HADDAD a très clairement perdu ses nerfs, s’en prenant tour à tour, au député, au président du Collectif et même aux supporters présents dans le public, coupant même la parole au Maire lors de son intervention finale (voir notre article à ce sujet).

Enfin, comble de la situation, tout en vendant le club, en catimini, à un prix supérieur particulièrement élevé pour un club de troisième division, Patrice HADDAD est habilement parvenu à négocier auprès de 777 PARTNERS de pouvoir demeurer président du Red Star.

Si 777 PARTNERS a eu la naïveté de croire que Patrice HADDAD était effectivement un gage de stabilité pour un développement sportif ambitieux du Club, nous savons, pour notre part, qu’il n’en est rien, comme nous l’avons prouvé aux travers de nos derniers articles.

La vente inacceptable du Red Star, à la sauvette, par Patrice HADDAD, constitue le quatrième des motifs pour lesquels sa présence au Red Star doit prendre fin.